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Les tours de contrôle logistiques au révélateur de la crise sanitaire

Les tours de contrôle logistiques au révélateur de la crise sanitaire

Publié par
Alejandro Molina
7
January
2021
Les tours de contrôle logistiques au révélateur de la crise sanitaire

Des intervenants toujours plus nombreux, des outils logiciels disparates, des cultures professionnelles différentes… : la maîtrise de la chaîne logistique doit composer avec la diversité de ses composantes. Des solutions de type « tour de contrôle » ont été formalisées pour y parvenir, avec la promesse d’une meilleure lecture des situations et d’une plus grande réactivité dans les situations de crise. La crise du Covid 19 a-t-elle démontré le bien-fondé de la démarche ? Eléments de réponse.

Cela fait une dizaine d’années que le concept de ‘Control Tower’ (tour de contrôle) a fait son apparition dans l’univers de la supply chain, en particulier via le discours des consultants. Raphael Portillo, Senior Manager Consulting chez PwC France (dont la compétence Supply Chain compte environ 40 consultants en France), se rappelle bien sa genèse. « Les systèmes d’information se sont d’abord construits autour des ERP. Mais les entreprises qui avaient cru pouvoir maîtriser de bout en bout leur chaine logistique avec ces progiciels intégrés se sont progressivement heurtées, soit à leur faible profondeur technique pour adresser des fonctionnalités très spécifiques, soit à leur manque de souplesse, rendant les évolutions complexes ».

Best of breed ou ERP, un débat jamais tranché

Les tenants du « best of breed[1] » se sont alors fait entendre, et avec succès. Pour eux : à chaque filière, à chaque métier, à chaque pays… sa solution logicielle ad hoc. Mais l’empilement de ces outils complémentaires à l’ERP nécessite aussi beaucoup de travail de la part des directions informatiques. Il faut en effet développer des connecteurs spécifiques pour permettre l’échange des données entre chaque paire de logiciels. Une tâche d’autant plus ardue que les éditeurs font évoluer leurs outils en permanence. « Le concept de Tour de Contrôle transverse est alors apparu, avec la promesse d’une réponse de bout en bout à la fois technique et fonctionnelle », poursuit Raphael Portillo.

Sur le plan technique, il s’agit d’organiser la circulation des flux de données avec une solution spécifiquement conçue dans cet objectif, comme le promettait par exemple l’éditeur américain Elementum.com avec un vocabulaire des plus martiaux, sa « War Room » n’étant pas sans évoquer les meilleurs James Bond…

Pour une vision complète de la (supply) chaîne de valeur

Les « Control Tower » dans la logistique partagent ce même but fonctionnel : fournir aux responsables du SCM une vision globale de la situation et des échanges, tout comme celle qu’une tour de contrôle d’aéroport et ses systèmes offre aux contrôleurs aériens. Comme l’écrit Joël Wijns, Partner Business Consulting chez Moore en Belgique, il s’agit de « procurer une vue holistique de l’offre et de la demande tout au long de la chaîne de valeur, tant à haut niveau qu’au niveau du détail. Chaque vente, où qu’elle se déroule, est enregistrée. Chaque connaissement, chaque mouvement de conteneur, partout dans le monde… rien n’échappe à l’œil qui voit tout de la Supply Chain Control Tower, la tour de contrôle de la chaîne d’approvisionnement ».

 

Formidable, mais… le consultant belge avertit aussi que, dans un premier temps, cette évolution se concentrera purement sur le reporting et le partage d’information. Raphael Portillo confirme : « Nous aurions pu croire que la crise du Covid allait en quelque sorte révéler le bien-fondé de ces approches, en démontrant le potentiel de réactivité des entreprises qui les avaient mises en place. A ma connaissance, ce n’est pas le cas ».

 

Crise du Covid, un rendez-vous manqué ?

La raison de ce décalage entre le discours et la réalité des faits ? D’abord une question de calendrier : « La plupart des organisations sont aujourd’hui dans la phase de construction de cette tour. Elles en sont à reprendre le contrôle de ce qui se passe réellement. Mais pas encore à pouvoir produire des alternatives à leurs chaînes logistiques habituelles ». Il n’y a donc pas eu, pendant la crise, de réorganisation spectaculaire du sourcing ou des moyens d’acheminement vers l’Europe. Tout au plus a-t-on assisté à une montée en puissance de certains modes de transport pour la livraison au client. La faute à une absence d’alternatives disponibles et, surtout, anticipées ?

 

Le consultant cite néanmoins le cas d’un acteur de la grande distribution qui a organisé la production de certains vêtements en les faisant fabriquer dans leurs versions de base en Asie du Sud-Est, puis en adaptant les couleurs des tissus dans des usines plus proches de l’Europe, afin de gagner en réactivité par rapport aux évolutions de la demande des consommateurs.

 

Vers une accélération de la digitalisation des chaînes d’approvisionnement

Faut-il pour autant enterrer la Control Tower ? Certainement pas ! Car si sa dimension « gestion de crise » reste à prouver, sa logique collaborative a plus de valeur que jamais. Celle-ci repose sur une connaissance fine des flux, donc sur une captation et un partage des données tout au long de la chaîne logistique. Les objets connectés et les logiciels qui organisent et transmettent ces datas – dont Winddle constitue le parfait exemple dans le domaine des approvisionnements – permettent d’ores et déjà de construire ces représentations. D’abord, pour offrir une vision réaliste de la situation, ensuite, pour modéliser et tester en virtuel des configurations alternatives : autres sous-traitants, autres moyens d’acheminement, autres stratégies de localisation et de gestion des entrepôts, etc.  A la clé : un outil d’optimisation permanente de l’ensemble des flux.

 

Dans sa gravité, la crise du Coronavirus aura au moins eu le mérite d’accélérer la digitalisation des chaînes d’approvisionnement. Et elle aura donné tous les arguments nécessaires aux responsables de la supply chain pour exiger de disposer d’une information complète et de qualité. Autrement dit : de quoi nourrir des décisions éclairées, innovantes et efficaces, aussi bien sur le plan économique qu’environnemental… et malgré un monde de moins en moins prévisible !

 

[1] Best of breed : Ensemble de logiciels interconnectés, supposés être chacun le meilleur de sa catégorie

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